Archiver, conserver, c'est éditer, c'est exposer.

Intervenant⋅e⋅s

Résumé

Comment archiver des données dispersées ? Comment les conserver dès lors qu'elles sont éparses?Certes, il conviendra de les exposer – mais en quel lieu ? Il faudra les éditer – mais sur quel support ? Cette tension entre l'archive originale "a priori" invisible et les besoins des visiteurs forment la trame du site André Breton tel qu'il est conçu depuis 2014.

Le site André Breton regroupe les 15 000 objets et documents numérisés en 2002 avant leur dispersion lors d'une vente aux enchères qui dura 15 jours en avril 2003. Objets divers, manuscrits, livres, tableaux, sculptures, dessins et arts graphiques, photographies, objets tribaux, correspondances l'atelier de la rue Fontaine enchâssait les archives qui consituent toute l'histoire du surréalisme.

Une fois numérisés, les 15 000 objets et documents ont été vendus, donnés – sans que l'on sache toujours où ils se trouvent, à qui ils échoient. Pourtant cette collection d'André Breton, remise en[contexte](http://www.andrebreton.fr/desktop par des photos de l'atelier, reste archivée en ligne de très institutionnelle façon : notice d'oeuvre, métadonnées interopérables, bibliographie, expositions, provenance, lieu d'origine et « véritable » lieu actuel de conservation, d'archives qu'on a retrouvé. On n'est plus dans l'atelier d'un poète, on est sur le site qui s'adresse aussi bien aux amateurs qu'aux chercheurs.

Dans ce but, on indexe : on classe, on détermine, on étiquette. En vue de conserver et de présenter.

La conservation passe aussi par la médiation. Une médiation pour les amateurs, comme pour les chercheurs. Pour le grand public, une présentation du grand homme – par son éditeur en Pléiade, car que demander de mieux ? – des fiches pédagogiques.

Pour les étudiants et les chercheurs, une présentation de sa bibliothèque dans la catégorie des [livres](http://www.andrebreton.fr/category/247, bien entendu, dans des notices auxquelles on a ajouté le feuilletoir trouvé sur Gallica mais aussi sur la bibliothèque collaborative Zotero.

Chaquedonnée du site est d'ailleurs indexable sous Zotero au format et aux métadonnées d'origine. Tension entre recherches en cours, et données en ligne. Des albumsprivés permettent de travailler sur un projet, libre à chacun de les publier pour annoncerexposition, événement ou livre.

Exposer et éditer en ligne reviennent à tisser des liens qui ne sauraient exister sans une souplesse d'adaptation à différentes bases de données, sans suggérer des expositions entre les murs de musées ou de bibliothèque, des publications d'auteurs. Autant d'éléments qui donnent la tension nécessaire entre données en ligne et objets culturels.

Auteurs/Autrices

**Constance Krebs