Faciliter la création de tables de correspondance sémantique entre standards européens et standards nationaux : La plateforme de mapping.
Intervenant⋅e⋅s
Résumé
A partir du mois de juillet, les Etats-membres de l’Union Européenne sont invités à créer des tables de correspondance (“mapping efforts”) entre leurs classifications nationales de métiers/compétences et ESCO (le système européen de correspondance entre les compétences, les certifications et les métiers). Pour les assister dans cette tâche, la Commission Européenne a décidé de mettre à la disposition des États Membres une application web leur permettant de faciliter et d’accélérer le processus de création des “mapping efforts”.
Le but sous-jacent de cet alignement est d’améliorer la compréhension entre Etats membres des compétences et métiers existants dans chaque Etat. Par ce fait, la volonté de la Commission Européenne aspire à favoriser le marché de l’emploi et de l’éducation en Europe.
En effet, une fois l’ensemble des classifications nationales de métiers et de compétences reliées à la classification européenne ESCO ; un recruteur du Pôle Emploi (en France) sera en mesure de voir si l’ouvrier letton qui postule à un emploi a les compétences requises. A cet exemple peut venir s’ajouter la dimension de l’Education ; un étudiant français souhaitant travailler dans un métier particulier en Italie pourra identifier les compétences qu’il doit acquérir au cours de ces études pour obtenir un emploi en relation avec ce métier en Italie.
La plateforme de mapping est une application web qui permet de faire correspondre i.e. aligner sémantiquement deux schémas de concepts/taxonomies différents, précédemment modélisés en SKOS (skosifiés)1. À travers ce logiciel, les experts nationaux responsables de la création des “mapping efforts” peuvent sélectionner un concept (métier ou compétence) dans la classification source (e.g. ESCO) et la faire correspondre à un, ou plusieurs, concepts équivalents de la classification cible (e.g. ROME).
ESCO est disponible dans toutes les langues de l’Union Européenne, facilitant la comparaison des concepts provenant d’ESCO et ceux provenant d’une classification nationale.
Les utilisateurs du logiciel peuvent créer des correspondances en recherchant manuellement le(s) concept(s) à faire correspondre (“mapper”) entre la classification source et la classification cible mais peuvent également, après avoir sélectionnée le concept à faire correspondre, accéder à des suggestions de correspondance proposées par le logiciel lui-même.
Cette fonctionnalité utilise ElasticSearch, qui compare :
Le label du concept de la taxonomie source avec l’entièreté des concepts de la taxonomie ciblée,
Le code ISCO2 de la classification cible (si présent) avec le code ISCO lié au concept ESCO.
Un facteur exhaustif a été inséré dans l'algorithme pour donner plus d’importance aux résultats comportant des correspondances exactes entre les mots composant les labels des concepts des classifications source et cible.
L’application propose à l’utilisateur/rice un choix décroissant des meilleurs résultats parmi lesquels il/elle sélectionne les plus pertinents à “mapper”.
Figure 1 - Suggestions de correspondance entre une compétence ESCO et la classification autrichienne des compétences
Un fois ceux-ci sélectionnés, la relation entre les concepts des deux taxonomies doit être spécifiée selon les propriétés de mapping SKOS : closeMatch, narrowMatch, broadMatch, exactMatch.
Figure 2 - Création de correspondances entre ESCO et la classification Slovène des métiers Lorsqu’une correspondance est créée et validée, celle-ci est sauvegardée dans une base de données RDF3.
La plateforme permet d’importer des schémas de concepts préalablement “skosifiés” au format CSV, de créer des tables de correspondance entre ces taxonomies et d’exporter ces tables au format CSV ainsi que RDF/SKOS. La plateforme permet également d’importer des tables de correspondance (mapping efforts) précédemment créées (hors de la plateforme).
La plateforme de mapping sera premièrement utilisée par les États Membres dans le cas exemplifié, mais elle ne se limite pas à celui-ci. Ainsi, la plateforme peut également être utilisée par des acteurs privés souhaitant établir des relations entre différents référentiels de données.
Une brève démonstration de la Mapping platform est disponible à l'adresse suivante : http://ior.ad/y6t
Auteurs/Autrices
Dominique Vandensteen est responsable du développement chez Cognizone. Ses 20 années d’expérience en tant que développeur et architecte d’applications ont construit ses vastes connaissances du développement d'applications web (sémantiques, en particulier), de la programmation et des architectures java, en général.
Gregory De Backer est chef de programme et analyste business chez Cognizone. Mr. De Backer est un consultant expérimenté actuellement impliqué dans plusieurs projets en lien avec l’amélioration de l'interopérabilité (notamment sémantique) au sein du marché du travail et de la législation européenne.